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Mardi. 08/12/2024

Rapport de la Cour des comptes : "La Santé Respiratoire" (Mai 2024)





« LA SANTE RESPIRATOIRE »

 

Un enjeu de "santé environnement" insuffisamment pris en considération 2017-2022

Communication à la commission des affaires sociales du Sénat Mai 2024

Résumé du rapport de la Cour des comptes : "La Santé Respiratoire" (Mai 2024)

Contexte général :

La Cour des comptes a mené une enquête sur la santé respiratoire en France à la demande de la commission des affaires sociales du Sénat. Le rapport évalue l' efficacité des politiques de prévention et de prise en charge des principales maladies respiratoires chroniques : l' asthme, la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) et le cancer du poumon. Ces pathologies touchent plus de 10 % de la population française.

Constats principaux :

  1. Augmentation des maladies respiratoires :
    • En dépit des efforts de prévention, les maladies respiratoires sont en forte hausse, en particulier chez les femmes.
    • Le tabagisme reste la principale cause des cancers du poumon et de la BPCO. L'asthme est également en augmentation, influencé par des facteurs environnementaux.
  2. Efficacité insuffisante des politiques de prévention :
    • Tabac : Malgré une politique active, le tabagisme reste trop élevé, notamment chez les femmes et les populations défavorisées.
    • Qualité de l'air : Les mesures de lutte contre la pollution de l'air extérieur et intérieur sont à renforcer, car elles n'ont pas encore permis de réduire significativement les maladies respiratoires.
  3. Prise en charge des patients à améliorer :
    • Le dépistage et le suivi des patients sont insuffisants, entraînant des hospitalisations évitables.
    • L' éducation thérapeutique et les soins non médicamenteux, comme l' activité physique adaptée, ne sont pas assez développés.
  4. Gouvernance complexe et peu lisible :
    • La politique de santé respiratoire est mal coordonnée entre le ministère de la Santé et celui de la Transition écologique.
    • Il manque des objectifs clairs et mesurables au niveau national, contrairement à des exemples étrangers comme la Finlande, qui a mis en place une stratégie réussie.

Recommandations clés :

  1. Renforcer la prévention :
    • Développer une stratégie de prévention personnalisée via l' espace numérique de santé.
    • Améliorer la lutte contre le tabagisme, en ciblant particulièrement les femmes et les jeunes.
  2. Optimiser la prise en charge :
    • Inclure des dépistages respiratoires systématiques dans les bilans de santé.
    • Promouvoir des thérapies non médicamenteuses et mieux impliquer les patients.
  3. Clarifier la gouvernance :
    • Intégrer la santé respiratoire dans la Stratégie nationale de santé et le Plan national santé environnement (PNSE).
    • Fixer des objectifs chiffrés pour évaluer l' impact des politiques publiques.

Ce rapport met en lumière la nécessité urgente d'améliorer la prévention et la prise en charge des maladies respiratoires, tout en renforçant la cohérence des actions publiques pour mieux répondre aux enjeux de santé et environnement.

Plusieurs chiffres clés sont présentés dans le rapport de la Cour des comptes sur la santé respiratoire. Voici les plus importants :

Chiffres clés du rapport :

Prévalence des maladies respiratoires :

  • 10 % de la population française est atteinte d'une pathologie respiratoire.
  • 4 millions de personnes souffrent d'asthme.
  • 3,5 millions de patients sont concernés par la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).
  • 160 000 individus sont atteints d'un cancer du poumon.

Progression des maladies respiratoires :

  • Le nombre de personnes atteintes de cancer du poumon a augmenté de 25 % depuis 2015.
  • Les femmes sont particulièrement touchées : la mortalité liée au cancer du poumon chez les femmes a augmenté de 23 % depuis 2013.

Impact du tabagisme :

  • Le tabac est responsable de 80 % des cancers du poumon et de la BPCO.
  • En France, 24,5 % des adultes fument quotidiennement, contre une moyenne de 16,5 % dans les pays de l'OCDE.
  • Chez les femmes, 12,2 % fument encore au troisième trimestre de leur grossesse.

Pollution de l'air :

  • La pollution de l'air est responsable de 40 000 décès par an en France, principalement à cause des particules fines (PM2,5).
  • En 2022, 25 agglomérations françaises dépassaient encore les seuils réglementaires de pollution.

Coût des maladies respiratoires :

  • Le coût des maladies respiratoires chroniques pour l' Assurance Maladie en 2021 : 6,7 milliards d'euros, dont 3 milliards pour le cancer du poumon.
  • Les dépenses de prévention liées au tabac ont doublé depuis 2018.

Ces chiffres soulignent l'ampleur des maladies respiratoires en France et l'urgence d'une meilleure prévention et prise en charge.

Le rapport inclut plusieurs comparaisons internationales, notamment avec les pays de l'OCDE et certains exemples spécifiques comme la Finlande. Voici les principales comparaisons mentionnées :

Comparaisons internationales :

  1. Taux de tabagisme :
    • En France, 24,5 % des adultes fument quotidiennement, contre une moyenne de 16,5 % dans les pays de l'OCDE.
    • Certains pays ont des taux beaucoup plus bas :
      • 13 % aux Etats-Unis (2020).
      • 8 % au Canada (2020) et en Nouvelle-Zélande (2021-2022).
      • 13 % au Royaume-Uni (2021).
  2. Mortalité liée aux maladies respiratoires :
    • La France se situe au 7e rang des pays de l'OCDE pour le taux de mortalité lié aux maladies respiratoires.
    • Le rapport souligne que malgré ce classement relativement bon, la prévalence des maladies respiratoires reste élevée et en progression.
  3. Exemple de la Finlande :
    • Le rapport cite la Finlande comme un modèle de réussite en matière de gestion des maladies respiratoires.
    • Ce pays a mis en place une stratégie nationale ciblée, ce qui a permis de réduire significativement la prévalence de la BPCO, de l' asthme, et du cancer du poumon.
    • La Cour des comptes recommande de s'inspirer de cette approche, qui repose sur des objectifs clairs et mesurables.
  4. Pollution de l'air :
    • Les seuils de pollution définis par l'OMS sont plus stricts que les normes européennes actuelles. La France est régulièrement condamnée par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) pour non-respect des normes sur les niveaux de dioxyde d'azote (NO2) et de particules fines (PM10).

    Ces comparaisons montrent que, malgré des efforts, la France reste en retard sur plusieurs aspects, notamment la réduction du tabagisme et la lutte contre la pollution, par rapport à d'autres pays développés.

    Le rapport de la Cour des comptes propose plusieurs recommandations sanitaires précises pour améliorer la prévention et la prise en charge des maladies respiratoires en France. Voici les principales recommandations :

    Recommandations sanitaires principales :

  1. Renforcer la prévention individualisée :
  • Utilisation de l' espace numérique de santé :
    Mettre en place des stratégies de prévention personnalisées en envoyant des messages individualisés aux patients à risque via leur espace numérique de santé (ENS).
  • Dépistage à 45 ans :
    Inclure un auto-questionnaire de dépistage respiratoire dans le bilan de prévention à 45 ans, pour orienter les patients nécessitant un suivi vers des tests spécifiques.
  1. Intensifier la lutte contre le tabagisme :
  • Cibler particulièrement les femmes fumeuses et les populations les plus défavorisées.
  • Renforcer les actions de prévention auprès des femmes enceintes pour réduire le tabagisme prénatal.
  • Encourager l'utilisation de substituts nicotiniques avec une meilleure prise en charge et élargir leur prescription aux pharmaciens.
  1. Améliorer la prise en charge des patients :
  • Promouvoir les thérapies non médicamenteuses (éducation thérapeutique, activité physique adaptée) comme traitements à part entière des maladies respiratoires.
  • Renforcer l' accompagnement des patients, en favorisant le rôle des patients experts dans la gestion des maladies chroniques.
  1. Suivi épidémiologique et mesures d' impact :
  • Elaborer un indicateur national de santé respiratoire pour mesurer l' impact des politiques de prévention et des soins.
  • Intégrer cet indicateur dans le Plan National Santé Environnement (PNSE) pour assurer un suivi régulier des maladies respiratoires.
  1. Gouvernance et coordination :
  • Insérer la santé respiratoire dans la Stratégie Nationale de Santé avec des objectifs chiffrés.
  • Mettre en cohérence la feuille de route sur les maladies respiratoires avec les objectifs du PNSE.
  • Créer une feuille de route spécifique pour les maladies respiratoires chroniques (BPCO et asthme) avec des objectifs mesurables.

Ces recommandations visent à renforcer la prévention, améliorer la détection précoce, optimiser la prise en charge des patients, et structurer la gouvernance pour une approche plus cohérente et efficace des maladies respiratoires.

 




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